Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’un jardin méconnu niché à l’orée du bois de Vincennes pour suivre la visite guidée Exposition coloniale et permaculture au jardin d’agronomie tropicale, proposée par Interkultur. Cette balade nous plonge dans l’histoire de la colonisation française à travers les vestiges de ce jardin.
Un peu d’histoire

Avant de commencer à vous raconter ma visite, faisons un petit point historique sur ce jardin.
Ce jardin expérimental a été construit en 1899 dans le bois de Vincennes afin d’accroître le rendement des productions agricoles des colonies françaises. Différentes variétés de cultures comme le café, le cacao ou encore les bananiers ont été cultivé afin d’être étudié puis réintroduit dans les colonies. En 1907, ce jardin est transformé afin d’accueillir l’exposition coloniale. Durant la Première Guerre mondiale, le site est transformé en hôpital pour accueillir les soldats coloniaux. Au fur et à mesure du temps le jardin a été abandonné et laissé à l’abandon. Aujourd’hui, le jardin d’agronomie tropical René Dumont est un lieu de souvenirs. Voilà un rapide résumé de l’histoire de ce jardin.
Un havre de fraîcheur et un dépaysement total
En cette journée caniculaire, nous retrouvons notre guide du jour, Bohémond, à l’entrée du jardin d’agronomie tropicale. Je peux vous assurer que faire cette visite à l’abri sous les arbres est la meilleure idée que j’ai eue !

Nous commençons la visite par la majestueuse porte chinoise. Impossible de passer à côté, elle se situe à l’entrée du parc. Cette porte, un peu défraîchie, faisait partie de la collection universelle et n’a jamais été entretenue. Notre guide nous explique que chez les Japonais, cette porte appelée Torii, symbolise l’entrée dans un monde divin. C’est une manière de prendre une photo où la porte symbolise le cadre du paysage qui se trouve derrière celle-ci. Derrière cette porte, vous pourrez admirer la richesse de la nature omniprésente dans ce parc.
On tourne, puis direction les statues d’allégories coloniales. Les statues sont entreposées les unes à côté des autres. Ces statues faisaient partie d’un monument à la gloire de l’expansion coloniale française. A la place de ce monument a été construit le Musée des Colonies, aujourd’hui devenu le Palais de la Porte-Dorée et abritant le Musée national de l’histoire de l’immigration.

Ces allégories représentaient les colonies, comme l’Indochine, les Antilles ou encore les îles du pacifique.
On avance un peu plus loin et nous nous retrouvons devant une stèle mémorielle (ouvrez bien les yeux car elle n’est pas très grande) où se trouvait la première mosquée métropolitaine. Celle-ci a été détruite pour construire la Grande Mosquée de Paris que nous connaissons aujourd’hui. Nous passons devant le monument en mémoire des Cambodgiens et Laotiens morts pour la France durant la 1ère Guerre Mondiale.
Ensuite nous tombons nez à nez avec un piège à tigres ! Vous ne saviez pas que le jardin en était infesté ? Je vous rassure vous n’en croiserez aucun. Ce piège n’est en réalité pas un piège à tigre. Il a été utilisé lors de l’exposition coloniale pour susciter l’imagination des Parisiens. Effectivement, en voyant ce “piège”, il est très peu probable qu’un tigre tombe dans le panneau…

Nous traversons le superbe Pont Khmer que vous voyez ci-dessous puis arrivons sur l’esplanade du Dinh. Le dépaysement est total !

Nous admirons tous le magnifique portail d’inspiration vietnamienne ainsi que le temple du souvenir Indochinois. Nous poursuivons la visite avec le pavillon de l’Indochine. Notre guide nous explique que la grande richesse de l’Indochine était l’Hévéa. Si comme moi vous n’avez jamais entendu parlé de l’hévéa, sachez que c’est à partir de cette plante que l’on fabrique le latex et le caoutchouc. La production d’hévéa a été permise par les recherches réalisées au jardin d’agronomie colonial. Les colonisateurs français ont importé cette plante du Brésil et ont amélioré son rendement à Paris puis l’ont implantée en Indochine.


Détour par la ferme bio
La balade se poursuit avec la ferme de l’association V’île Fertile. En plein cœur du jardin, l’association cultive et produit des fruits et légumes bio. Vous pouvez acheter ces fruits et légumes tous les dimanches à partir de 15h.

Juste à côté de la ferme, se trouvent les anciennes serres où toutes les expériences de boutures et études étaient menées. Le cacao a été cultivé et analysé dans le jardin par la famille Menier. Cette famille est la fondatrice du chocolat français, ils possèdent une chocolaterie à Noisiel. Ils ont donc financé la construction de la serre et ont demandé aux scientifiques d’améliorer le rendement des cacaoyers. Le cacao et le chocolat ont été un défi, cette plante ayant des difficultés à se reproduire.
Alerte anecdote 🙂
Cortes, a été le premier occidental à boire du chocolat et il a adoré. A l’époque il s’agissait de fèves de cacao broyées avec de l’eau, des épices et du piment. Plutôt costaud le mélange… Depuis, la recette du chocolat telle qu’on la connaît aujourd’hui a bien évolué…

Nous avons terminé la visite en nous baladant entre les différents pavillons et monuments aux morts en mémoire des colonies de Madagascar, de Guyane et d’Indochine notamment.
Merci à Bohémond pour cette riche visite !
Pour réserver cette visite, rendez-vous sur le site exploreparis.com
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