Des usines et bâtiments industriels devenus des lieux emblématiques de la vitalité artistique du Val-de-Marne…

Des usines et bâtiments industriels devenus des lieux emblématiques de la vitalité artistique du Val-de-Marne

La Manufacture des Oeillets à Ivry-sur-Seine

À l’origine, cette ancienne usine de quincaillerie destinée à la fabrication d’œillets métalliques, était appelée « usine Bac », du nom de son fondateur, Guillaume Bac. Ce dernier s’est implanté à Ivry-sur-Seine en 1894 et a installé ses ateliers rue Raspail. Très vite, l’entreprise est rachetée par la compagnie américaine « United Shoes Machinery Company » (USM). La halle initiale de l’usine Bac est complétée par un nouveau bâtiment dont l’architecture s’inspire directement du modèle de Daylight Factory. Ce concept américain favorise la multiplication de fenêtres sur les façades pour apporter un maximum de lumière naturelle dans les ateliers. Le nouveau bâtiment de 1913 est constitué d’une ossature métallique apparente et d’un parement en briques. C’est l’architecte Paul SEE qui donne ce style « avant-gardiste » au site. C’est d’ailleurs une particularité qui a contribué à l’inscription sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques des deux bâtiments (la halle de 1894 et le nouveau bâtiment de 1913), en 1996.

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Manufacture des oeillets d’Ivry sur Seine © CDT94

Depuis 2001, le bâtiment américain de la Manufacture des oeillets est occupé par l’Ecole professionnelle supérieure d’arts graphiques et d’architecture (EPSAA).

En 2011, c’est au tour du Crédac (Centre d’Art Contemporain d’Ivry), lieu de création artistique contemporaine, d’investir ce site.
Puis en 2016, le Théâtre des Quartiers d’Ivry – Centre Dramatique National du Val-de-Marne s’installe dans la halle rénovée, pôle de création théâtrale et d’action culturelle.

La Briqueterie à Vitry-sur-Seine

Le site dit « La Briqueterie » accueille aujourd’hui le Centre de Développement Chorégraphique du Val-de-Marne. Il a été inauguré en mars 2013 dans un bâtiment datant de la fin du XIXe siècle et qui a été rénové par l’architecte Philippe PROST. Situé au 17 rue Robert Degert, ce site a d’abord été connu comme la Briqueterie Gournay. Elle fut en activité de 1867 à 1966, avant d’être cédée à l’entreprise de mécanique de précision Mécalix, qui continua une activité industrielle jusqu’à sa fermeture, en 1995. Actuellement, ce lieu a pour mission d’encourager la création chorégraphique et d’apporter un soutien aux jeunes compagnies et danseurs en formation.

Anis Gras – Le Lieu de l’autre à Arcueil

L’histoire de la distillerie d’anisette d’Arcueil se doit au biologiste et médecin François-Vincent Raspail qui élabore en 1840 une liqueur curative à base de camphre. C’est son fils Emile qui en 1858 décide de fonder une société pour exploiter cette liqueur dite digestive. La société ouvre ses portes tout d’abord à Paris rue du Temple puis elle sera transférée quelques années plus tard à Arcueil, tout près de sa maison (classée aujourd’hui aux monuments historiques).

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Le lieu de l’autre à Anis Gras © CDT94

Cette usine en briques rouges appartenant à la famille Raspail sera ainsi tout d’abord distillerie de liqueurs pharmaceutiques puis de liqueurs alcoolisées jusqu’en 1960. En 1962, les Frères Gras reprennent la direction transformant la distillerie en producteur d’anisette, la façade gardera d’ailleurs la marque peinte de la boisson Anis Gras en blanc.
Elle sera abandonnée début 1990 jusqu’en 1994 où la mairie décide de la racheter et la réhabiliter.
De par son architecture particulière mêlant les premières charpentes métalliques et les corps en briques, le site est inscrit à l’Inventaire général du Patrimoine Culturel Français par le Ministère de la Culture et de la Communication en tant que monument historique.

Seize ans de travaux plus tard, la friche industrielle ouvre ses portes en 2005 pour laisser place à un espace culturel « Le Lieu de l’autre ».
Cet espace accueille des artistes en résidence et propose des créations (spectacles, théâtre, danse, musique, arts plastiques…), ateliers, expositions, scènes ouvertes, cafés artistiques, des projections, etc. à tous les publics.

Gare au théâtre à Vitry-sur-Seine

L’histoire est liée au développement des lignes de chemins de fers au 19ème siècle. En effet, en 1839, la première ligne de chemin de fer Paris-Orléans voit le jour traversant à l’époque la ville de Vitry-Sur-Seine mais ne marquant pas d’arrêt. La construction d’une halle de marchandises en 1860 fait longtemps de ce lieu le point central des voyageurs de Vitry. Cependant, l’accessibilité se développe avec la création de la gare des Ardoines et la ligne du RER C délaissant peu à peu la halle de marchandises.

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Gare au théâtre à Vitry-sur-Seine © CDT94/D.Thierry

Une compagnie s’installe ainsi sur le site délaissé par la SNCF et c’est en 1996 que la Compagnie de la Gare propose l’idée de faire de la grande halle de déchargement de la Gare Fret de Vitry-Sur-Seine un lieu dédié à la création contemporaine permettant la mise en mouvement des idées, des pensées esthétiques et des formes artistiques. Ainsi, la Gare au Théâtre de 1800 m² voit le jour en 1998 après d’importants travaux de rénovations. La direction de la SNCF accepte le changement de destination de la halle en lieu d’accueil public et s’engage dans un nouveau contrat d’occupation. Ce lieu de vie favorise aujourd’hui la rencontre entre les compagnies et le public à travers différents objets artistiques : théâtre, danse, musique, spectacles jeune public, littérature…
A ne pas manquer, le festival Nous n’irons pas à Avignon.

La Fonderie à Fontenay-sous-Bois

Cette ancienne fonderie d’aluminium privée a été investie en 2006 par un collectif d’une quarantaine d’artistes de tous horizons : graphistes, peintres, sculpteurs, graveurs, ébénistes… Ce bâtiment de 1 640 m² qur un terrain de 2 800 m² est situé dans le centre ancien de Fontenay-sous-Bois.
La Fonderie est aujourd’hui un pôle de création artistique proposant régulièrement des ateliers, stages et visites du site. Consultez les prochaines dates de visite de la Fonderie.

De nombreux autres sites étonnants reconvertis en lieux culturels

Le Générateur à Gentilly :
Installé dans un ancien cinéma des années 30 entièrement rénové, Le Générateur est un lieu d’art et de performances, dédie à toutes les expressions contemporaines.

La Halle Roublot à Fontenay-sous-Bois :
Ancien marché transformé en équipement culturel, la Halle Roublot constitue un pôle artistique composé d’un théâtre de marionnettes, d’un lieu de musique et d’un espace dédié aux arts plastiques.

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Halle Roublot à Fontenay-sous-Bois © CDT94

La Tannerie / Conservatoire des arts à Choisy-le-Roi :
Le Conservatoire de musique, de danse et des arts plastiques occupe les lieux d’une ancienne tannerie. Située proche de la Seine, elle était gérée par la Société des Tanneries Parisiennes durant son activité, de 1889 à 1929. Le Conservatoire est aujourd’hui nommé La Tannerie, pour rappeler son passé industriel et son ancienne fonction.

L’Usine Hollander à Choisy-le-Roi :
Cette ancienne maroquinerie de la fin du XVIII ° siècle abrite aujourd’hui un théâtre et de nombreux ateliers d’artistes (peintres, musiciens, sculpteurs, comédiens, architectes, illustrateurs, photographes, costumières, scénographes, etc.). Elle est située au bord de la Seine.

D’autres sites plus confidentiels ont été investis par des ateliers d’artistes notamment à Ivry-sur-Seine avec le Nucleus, La Fabrique (ancienne tannerie), Art propos (anciens locaux administratifs du fret de la SNCF), graineterie À la Pensée, Réa (ancienne coopérative laitière), quai 103 Ivry (ancienne usine Yoplait) ou encore à Choisy-le-Roi avec la Verrerie, etc.

Certaines friches sont également devenues de lieux alternatifs proposant ponctuellement des évènements pour le public, comme le Sans-plomb à Ivry-sur-Seine, le Heaven à Villejuif, etc.